jeudi 19 avril 2018

Espace modèle 5 - 19 avril : le temps perdu

ma pauvre amie est si esseulée,
elle est toute nue, n'a pas de mots...

A la recherche du temps à perdre on a roulé, roulé, trouvant bientôt le temps long, le temps vrai, l'infiniment étiré, interminable et trop assis. Couché en un long ruban infini, lisse et offert, qu'on explorait de flash en flash sans jamais décélérer
moments insupportable sinon comme ça, l'un l'autre, sa main dans mes cheveux, instant fragile.

Fragile aussi l'écheveau des lettres, ce mot, cet autre.
Ce qu'il faut de vide et de calme avant qu'ils ne poussent dans le silence, se structurent et partent enfin s'égayer, souvent en vain, trop souvent!, dans l'espace entre les êtres, ce recoin bien oublié du repli cortical, ou cet autre d'une page jamais bien vue.
La vie à côté ce serait du luxe, un truc d'une résilience inouïe, pullulement persistance même dans le trépas, surtout dans le trépas...
Cependant dans le cadavre drosophile et asticots sont une évanescence. Ravissante pourriture, tout bourgeonnement, pleine effloraison du verbe

alors après qu'on a
dormi, redormi.
Aimé encore et again.
Chaud, froid, bien, toujours.


Certains mots idées virus ne sont pas en reste, naissent sans qu'on sache vraiment et plus jamais ne reposent, vont bondissant, d'une bouche à l'autre, croissent en raison géométrique
voire presque : exponentielle
merveilleuse pourriture !

Ce silence, la fin des mots, c'est ptète aussi un terme à la corruption des idées. Le terme de ma perversion, ou sa transmutation vers un autre genre de violence ?

A chaque extrémité du voyage, deux antithèses. 
Calme absolu, ville pleine. Tout le reste n'est que régulation de vitesse, flash, restriction encore. Les procès verbaux attesteront de cette parenthèse de bien-être. Il ne resta qu'à bénir le lieu, et notre hôte.

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