mardi 13 juillet 2021

AF9455 - 14 juillet : perdues pour perdues

Revoir ? Avec compulsion revoir
contempler l'existant qu'est là comme un bâillement
puant de poussière et de vécu
couleurs, sons, faut que rien ne persiste comme à l'image. Retoquer, virer, ripoliner. Rien laisser pareil, tout différent ! Un à un, j'vire ces filtres qui me séparent de la prochaine réalité. Epiderme, cuticule, ami enfoui, idée perdue. Un jour retrouver éclat, vitesse, tonus. Enterrer ces idées, oublier la fatigue, frapper, encore, toujours, jusqu'à la sonnerie du dernier round, du prochain dur dans l'aérogare

Essayer, au moins
de l'entendre. Cette sonnerie perdue, combien précieuse. Où, la petite musique ? Ce rien qui persiste est pire que le silence. 

Il reste si peu de toi. Une trace de jouissance séchée. 
Rien. Le pfuiit de la mémoire !  
Une boîte. Bientôt des cendres. Si peu. Mais le souvenir. 

Todo ese sexo limpio y puro como el amor
entre el mundo y sí mismo   Ese culear con
todo lo hermosamente penetrable   Ese metérselo
hasta a una mata de plátano   Lo hace a uno
Gran culeador del universo todo culeado
Recordando a Walt Whitman

Hasta que termina uno por dárselo a otro varón
Por amor   Uno que lo tiene más chiquito que el palomo

Tout au protocole ! A l'hygiène. 
Tous quelconques. Tout doit filer. 
Des fils auxquels se raccrocher, se perdre. Univers de possibles, tellement restreints, si formidables. Ses limites le font intime - son manque de saveur, impersonnel. L'absence d'émulation (gustative, sexuelle), incroyable ! 


C'est au moins l'occasion d'un bilan. Un bilan, you know ?  Ce truc qui insignifiait tant. Pour toi. Le même toi qui désormais semble si bien laisser glisser essence et rebus. 
Changerait-il, animal ? Où va l'homme qui se perd, lorsqu'il n'a plus où s'enfuir ? Personne à craindre, de lieu à éviter sinon le droite devant, l'inéluctable blanc. Page suivante, fin du livre, point final  ? Le présent manque de biais, seules perspectives. J'espère un peu. Ne désespère pas encore... 

Avec des pincettes
toutes petites, toutes petites
saisir le sens profond, la petite fratrie
petites fesses charnues dodues
perdre l'image, retrouver son reflet
quatre ans sans voir rien
ces rides et dents jaunies m'ont bien manqué, rien !
garder le cap les yeux fermés, aussi longtemps ?
quatre années de fourvoie : c'est une chance

Deux soeurs sont là
Soeurs sont celles-là
Forment-elles partie du rite ? Maintenant tout enchevêtrement doit être démêlé. Suivre. Toute action annihilée d'un geste contraire, d'un symbole en creux. Continuer. Un silence à chacune. Perdre. Une trahison pour toutes !

Fefesses à prendre, regoûter, encore, oublier, jamais. 
Jolis petits cons à l'affut. Viens, venez : soyons là, toi, moi, dessus, dessous - indicible festival. 

Autant de mots perdus. Mots pour plus personne, dont l'absence ne déçoit ni n'obsède. Petits silences mal imprimés... Remords persistants de l'histoire que je me refuse à écrire. 

mardi 18 mai 2021

AF1427 - 19 mai : échappée sanitaire

Avoir une idée là, où : aucune.
Caler un voyage sans vrai retour, dans cette année sans début ni fin, juste interminablement sanitaire, laborieuse et prohibitionniste, qui ne prend plus la peine de promettre, hausse seulement les épaules, dépitée d'elle-même...


Les règles ont changé.
Il faut désormais 'PDF creator' et un bel exemplaire de test virologique périmé.
Il faut CTRL+E, modifier le texte, mettre là une date cohérente avec le récit mensonger, l'idée qu'on se fait du voyage, quelle provenance exotique, quel motif impérieux : être en règle. 



Puis au non-retour, voilà le même accueil mauvais. La ville amère se préparer une nouvelle tentative cependant. Frétille un peu de se croire toujours éternelle. Elle que j'ai vu exsangue, cadavérique ? Faire ce pari, croire encore ?


Infidèle parce que, je refais vite un sac.
Le départ me brûle, je ne tarderai pas.
Au nom du retour, cependant, revenir de tout ! Croire en toi ! Je sens que persiste indemne le cœur de la cité. Bientôt la même passion, bientôt les même retours ?

Retrouver la ville, refaire de l'encre
19 mai : nous voilà. Il y a le ciel, il y a l'air.
Allons droit et loin sur ce même axe
celui-ci ou le prochain
voir aucun, dire nulle part
laisser aller ce qui se doit, sans intervenir :
ville homme femme et ces regards
il y a la fesse, la main, le geste
et de petits débris partout constellant le paysage
comme un verre cassé en surimpression de tout quotidien
on guérira - j'en suis sûr désormais