AF 3539 - 5 avril 2010 : Socialismo o Muerte!

Dada, dadam, didoudam, et schtonk : c'est la ritournelle des errances urbaines, façon AF443, qui reprend.

1 - Mariela y Raimo, Aguacate 309
Voilà un voyage
nan, pas un voyage.
Voilà une quête qu'on donnera pour ratée, échouée, et pourtant...
l'espoir insensé de revenir mouchoir blanc en poche, Thésée new look

nom d'un chien? - nom d'un bateau!?°

habillé tout en neuf, chaussettes et caleçon proprios, limpios
au nez, à la barbe, toutes douanes foulées
l'espoir insensé : a fait long feu.

Que typo de turista eres tu ?
No compras cigaros, ni ron, ni nada ?!

Calle Obispo, tu sais, au complejo de tiendas La Francia, dans toute la rue
partout dans la ville, sur l'ile entière,
toute la grande et valeureuse république socialiste
populaire et tout
a soigneusement rincé les stocks avant mon arrivée

Honneur et gloire éternels, respect infini et affection pour ceux qui sont tombés à l’époque pour assurer l’indépendance définitive de la patrie; pour tous ceux qui ont écrit cette épopée dans les montagnes, les campagnes et les villes, guérilleros ou militants clandestins [...]

2 - Room for rent - Luis Batista Betancourt, Amargura n°255
La vraie aventure, merci ! L'Aventure. La vraie !
Vivez l'aventure, dira la réclame, et en classe affaire
un kit chaussettes et caleçon sera offert, le tout jetable
et d'un coup de poing sur le gros bouton rouge, flush de voisins
dans un courant d'air violent, l'italien furieux et logorrhéique, pire parleur encore l'étrange néerlandais de la 06C, un coup d'éponge, savon, le voyage continue

No te fies de los negros

Gentils fous*, cette femme dit connaître des meurtriers en liberté dans la ville alors que dorment en prison quelques malheureux tueurs de vache, sacré nom de meuh

Il y a les autres aussi, bonimenteurs, parfois mauvais, d'autres fois sans aucun talent, qui chassant l'argent, qui el dinero, agréments de voyage alors que la solitude se ferait trop forte

3 - calle Cuba, 609, frente al Covento de Santa Clara
Dans ce 3ème lieux on ne me laissera pas approcher la fenêtre
dormir sans bruit, une boule en caoutchouc profondément enfoncée dans la bouche
se doucher d'un filet d'eau incertaine
précaution, dénonciation, problèmes
descendre 3 minutes après Marislei, la mulata privée de droits

Cuantas caipirinhas bebiste tu ?

Cahin caha aux pas perdus, voici les jantes d'un autobus à impériale.
Roue, essieu, garde boue, porte, ouvreuse, chauffeur : je monte !

Depuis ce toit ouvert -tire la tête en arrière- c'est le ciel toujours bleu
plus fort encore, et le cou grince sous la tension, vision de touristes bariolés sens dessus dessous
de ce nouveau point de vue, privilège de touriste, chapeau de touriste, appareil de touriste
tu regardes le temps, l'histoire, notre histoire

sans tricherie, ni lâcheté, ni mensonge, ni manip

vers l'avant, le commentaire bilingue nous instruit de milliard d'années
et puis, voir tout de haut! même les oiseaux, surtout les oiseaux

exception faite de l'aigle noir, il met un point d'honneur à cacher sa calvitie et pédale un bon coup ou fait demi-tour à l'approche du bolide rouge

alors c'est génial

Mulatas, negros, blancos, indios, que sais-je

CUC, peso, moneda nacional
sucre importé, café, idem, ananas salée
lourdes voitures américaines

Chemins et grands-routes, embranchements en tous sens. A quoi ressemblerait la terre sans routes? A un océan sans pistes. Une jungle. La première route tracée dans ces solitudes, quel exploit formidable ça a dû paraître. Direction, orientation, communication. Puis deux, trois routes... Et puis des millions. Toile d'araignée. Au centre, l'homme, le créateur, pris comme une mouche.

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*Non mais, éh, je voudrais pouvoir les décrire les connaître vraiment ces gentils fous.

L'italien, gueule cassée, costume Armani, belles chaussures usées vient s'assoir au dernier instant, question de place pour les jambes, té, tou comprend, gé la rotule cassée, puis 8h durant il impose il envahit échoue toujours à attraper le regard et même alors part dans des simagrées, réclame l'attention, de ses mains de ses yeux veut exister toujours, plus. Il a grignoté le bras du fauteuil. Montré du doigt deux soulards, puis tournant son poing fermé devant son nez avec une grimace, signifié rien qu'on ne sache déjà. Demandé l'assistance de tous pour allumer son écran, mettre son casque, choisir un programme, puis boudé l'absence d'un idiome intelligible. Michael, de l'autre côté de la rangée, le croyait bourré. Il m'a demandé si j'ai une copine Cubaine. Est-ce que ce serait le même genre d'homme que Raimo, en route pour rejoindre sa jeune mulata ?
Le néerlandais veut tant parler que des rangées 3 à 10, des sièges A à G, tout le monde doit savoir son embarquement, sa femme, son travail, Fidel Castro is an asshole, ses voyages, son invention du big bag écologique qu'il vend aux compagnies minières et pétrolières. Bravo, aha. Un jour demandant justification du payement de ses factures, une fonctionnaire cubaine lui envoie un bélinogramme faisant état des comptes d'une société offshore du pouvoir cubain. 750 000 000 de $ au solde, positif. Il prétend avoir pensé à divulguer; puis non, they made me so rich since '92.