dimanche 18 février 2018

AF0871 - 18 février : sans ligne droite

Le temps, qui veille à tout, a donné la solution malgré toi.
Le temps, qui connait la réponse, a continué de couler.
C’est un jour comme celui-ci, un peu plus tard, un peu plus tôt, 
que tout recommence, que tout commence, que tout continue.

Une notion de début, de fin, comme d'une bouteille qu'on débouche, on découvre, on se saoule et allons courant en grognant des jurons
un voyage comme une année, long et désarticulé, tout défilé de sa structure, pas bien saisi dans nul schéma
il y a la voiture, le véhicule, un corps, un pays
mais ici personne ne suit trop la ligne, pas plus l'année ses jours 
un récit structuré ? Pour rien. 


Qui se souvient du ciel ? 
Une notion, comme le reste, comme le vent, qu'est tout le souffle de vie, et pas mieux tangible qu'une petite valse, si peu
alors on ouvre, on goûte, on roule
un kilomètre, une année, quelques amis, la ville
le pays, je ne sais plus, me reste comme teinté de soleil et vin blanc

j'ai fait couler un peu d'eau dans la baignoire pour remplir le siphon
puis vécu là quelques jours heureux qui restent dans ce nulle part entre les lignes
comme une marque d'amitié sans la brûlure du soucis

jeudi 1 février 2018

AF1423 - 1er février : rien perdu

mais le matou revient,
le jour suivant
le matou revient,

Convoler, c'est bien. Mais personne ne s'y applique au sens étymologique ! Ça convole comme ça, l'air de pas y toucher, bricole en mâchouillant de petites saucisses knacki sans délicatesse. Mastique, déglutit. Mais convoler, mon petit !! Saurez-vous jamais ?  
Convolant, donc, j'échouais aussi ce jour-là, autant que toi, que lui, vous tous. Convolais en ne réalisant qu'un vol aussi simple que con avec ma saine et légitime. De là traînait tout mon saoul pour le reste du jour, des lendemains, dans le bel hôtel, les bars charmants... Tout retour est affaire de lendemain. 
Il faut une pause et un lendemain à chaque chose. 


Pause au départ. Arrêt sur image pour décision de l'arbitre : quel mari, quelle femme, quelle convolution avons-nous là ? 
Mari et femme en annulation et excuse à tout engagement. D'impropres turpitudes m'étaient tombées sur le pied avant l'envol, alors c'est le cœur bien en peine que j'établissais la distance.

Au retour, rien pardonné, rien condamné, le soleil tentait insolemment quelque rayon d'optimisme. Tu y crois, toi ? A ces histoires, à ces vies ? On était jamais, du début, qu'un moi, qu'un toi, deux nous apôtres de l'à quoi bon, déterminés au silence aussi fort, aussi vain que toutes les mauvaises du monde... 


Un jour, reprendre parole. 
Se décider, enfin, à détester les gens, honnir le lieu et abhorrer les circonstances. Pis surtout, conchier l'idiot... Pulvériser, enfin, tout ce qui a concouru à rompre l'homéostasie. 

Mots jetés contre mur du silence, comme sexe bavard contre l'autre, taiseux. Marqué le point négatif. Retrouvée la ville. C'était encore matou, toujours moi, alors les indénombrables garces ont repris rôle et titre.
Alors ?
Alors la vie a continué: rien perdue. 
___
Il n'y a pas de mains propres, il n'y a pas d'innocents. Il n'y a pas de spectateurs. Nous nous salissons tous les mains dans la boue de notre terre, dans le vide de nos cervelles. Tout spectateur est un lâche ou un traître.