Échappement horloger
Un an de rigoleï, baiseï, me voilà bien fatigueï, tiens !
Quel zigue, dans quel bar, me débarrassera de c'teu fichu biais lexical ? Faudra sans doute en fréquenter quelques uns, quelques autres, avant de s'en dépatouiller. Bien écouter la litanie des comptoirs. S'imprégner des restes de liqueur qui y traînent.
Il sera là, engagé dans quelque passion oratoire, rien à foutre ! Elle sera là, glosant dans son mobile, inanités.
Alors, tac! tac! D'un basculement sec, entrerions dans une nouvelle ère.
L'ère a pourtant commencé. Je suis là, attendant comme un con la levée d'impulsion. Les claquements de l'échappement s'entendent distinctement, comptant secondes, orgasmes, erreurs, mais rien n'advient.
Pour cette nouvelle ère la réforme commence par la perte de l'oubli. Nul téléphone, aucun colifichet qui manque à l'appel lors de ce retour. La palpation révèle pourtant un vide. Dans la transition entre palette de sortie et d'entrée quelque chose a fuit.
Hashtag n'est pas dièse, Rauma n'est pas Pointe-à-Pitre, il n'y a pas de rhum mais un bel ami poilu, c'est mieux, c'est pire? La nourriture en tous cas: pire. C'est un fait acquis. Le colocataire, terrible, tout autant indiscutable. Puis le froid, ah, le froid...
Ici sont des clubs pleins de blondes, des quilles pleines de vodka, alors tout n'est pas perdu.
Une année laisse la place, une nouvelle traversée s'initie. Le temps des poncifs, bons mots, bons vœux, bonne idée, encore un chocolat mon ami ? Fin janvier, début des errances, celui-ci sera tout décousu, bien distillé.
Levée d'impulsion ?
Si on prend des mots, disons ceux-là, ou les suivants. Qu'on les pose là, pour l'oubli. Assez longtemps. Il ne reste bientôt plus rien. Le mot est faillible. Se dissout. Bientôt : plus rien.
Pour venir jusqu'ici, c'est simple. Il suffit de vouloir, puis perdre encore tout plein de volonté, monter monter encore vers le Nord souverain. Arrivé là, facile. Il n'y a qu'une rue. Aller au bout. Alors commence l'impensable : rester, pourquoi ? Survivre, comment ?
Ici il convient de trouver beaucoup de charme à être soi, seul, déconvenu, mais bien, afin de survivre au pays. Ou aimer la cause perdue, l'eau solide, qui d'une centrale impossible, qui d'une contrariété quotidienne.
Mais ce que j'ai préféré dans ce voyage, c'est le décollage du début.
Il tardait comme un errement, grand démarrage.
Échappement à chevilles, à palettes, à recul... Quel qu'il soit je me le souhaite proche et prompt. Que bientôt rien ne subsiste de l'ancien accent, de l'homme périmé, des biais qui firent nos malheurs.
Un an de rigoleï, baiseï, me voilà bien fatigueï, tiens !
Quel zigue, dans quel bar, me débarrassera de c'teu fichu biais lexical ? Faudra sans doute en fréquenter quelques uns, quelques autres, avant de s'en dépatouiller. Bien écouter la litanie des comptoirs. S'imprégner des restes de liqueur qui y traînent.
Il sera là, engagé dans quelque passion oratoire, rien à foutre ! Elle sera là, glosant dans son mobile, inanités.
Alors, tac! tac! D'un basculement sec, entrerions dans une nouvelle ère.
L'ère a pourtant commencé. Je suis là, attendant comme un con la levée d'impulsion. Les claquements de l'échappement s'entendent distinctement, comptant secondes, orgasmes, erreurs, mais rien n'advient.
Pour cette nouvelle ère la réforme commence par la perte de l'oubli. Nul téléphone, aucun colifichet qui manque à l'appel lors de ce retour. La palpation révèle pourtant un vide. Dans la transition entre palette de sortie et d'entrée quelque chose a fuit.
Hashtag n'est pas dièse, Rauma n'est pas Pointe-à-Pitre, il n'y a pas de rhum mais un bel ami poilu, c'est mieux, c'est pire? La nourriture en tous cas: pire. C'est un fait acquis. Le colocataire, terrible, tout autant indiscutable. Puis le froid, ah, le froid...
Ici sont des clubs pleins de blondes, des quilles pleines de vodka, alors tout n'est pas perdu.
Une année laisse la place, une nouvelle traversée s'initie. Le temps des poncifs, bons mots, bons vœux, bonne idée, encore un chocolat mon ami ? Fin janvier, début des errances, celui-ci sera tout décousu, bien distillé.
Levée d'impulsion ?
Si on prend des mots, disons ceux-là, ou les suivants. Qu'on les pose là, pour l'oubli. Assez longtemps. Il ne reste bientôt plus rien. Le mot est faillible. Se dissout. Bientôt : plus rien.
Pour venir jusqu'ici, c'est simple. Il suffit de vouloir, puis perdre encore tout plein de volonté, monter monter encore vers le Nord souverain. Arrivé là, facile. Il n'y a qu'une rue. Aller au bout. Alors commence l'impensable : rester, pourquoi ? Survivre, comment ?
Ici il convient de trouver beaucoup de charme à être soi, seul, déconvenu, mais bien, afin de survivre au pays. Ou aimer la cause perdue, l'eau solide, qui d'une centrale impossible, qui d'une contrariété quotidienne.
Mais ce que j'ai préféré dans ce voyage, c'est le décollage du début.
Il tardait comme un errement, grand démarrage.
Échappement à chevilles, à palettes, à recul... Quel qu'il soit je me le souhaite proche et prompt. Que bientôt rien ne subsiste de l'ancien accent, de l'homme périmé, des biais qui firent nos malheurs.
Ne nous réclame pas la formule qui pourrait t'ouvrir des mondes,
mais plutôt une syllabe torse et sèche comme une branche.
Aujourd'hui nous pouvons seulement te dire
ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne voulons pas.
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