Chaque retour se devait d'être un objet de mémoire. Pouah !
Ils seront désormais fabriques mnésiques de néant. Le voyage ?
Bel idéal de disparition. Apatride et asocial.
comprenons qu'il y a bien un sujet de l'oubli,
transparaissant en ce moment de vertige
où il s'absente de cette part de soi peut-être la plus chère,
qu'il met momentanément hors-jeu, se mettant par là même en jeu
Aller, venir, rester ? La position finale est bien la même.
Chacun reste libre d'entasser un cul sur une chaise : ni retour, ni regret.
Alors que là, l'esprit de noël allait déjà bien de guingois. C'était plein de sapins en plastique, profonde fatigue et père-noëls vraiment noirs. Dans la foule, l'un a jugé bon de partager ma fortune avec la grande île. Le téléphone s'est sacrifié, encore. A sauté dans sa main sans plus d'adieu. Va, petit con !
Léger d'abandon et déconnexion, le travail d'oubli commençait là, dès avant le retour.
Plus tard trois autres père-noëls déguisés en pilotes sont venus enfoncer le clou. A les voir tout de noir, galons dorées, casquette impeccable, nuque droite, il semblait acquis que leur traîneau géant leur était précieux. Tout sauf un jouet. Ceux-là partiront sans cadeau ni partage, avec des dizaines de places libres. Les déshérités peuvent toujours se consoler auprès du poster de la tour Eiffel, sur la foire du boulevard de l'Indépendance.
Il existe deux rails, il existe un train. le train est unique. C'est l'arlésienne. Les guides sont multiples. Sont des rails tous divergents pour le voyageur. Guident un peu, prennent au passage le billet de mille qu'il faut.
Le train, invisible, se fait attendre. Alors le guide se multiplie. Sera bientôt 3, ou 4, courtisant, voulant un oui ferme, mariage d'intérêt. Tu montes quel train, chéri ?
Le train, invisible, se fait attendre. Alors le guide se multiplie. Sera bientôt 3, ou 4, courtisant, voulant un oui ferme, mariage d'intérêt. Tu montes quel train, chéri ?
En fait de trains, de sept heure à midi, cette gare semblait un trompe-l’œil plein de marchandises en mousse et voyageurs assemblés en profils de contreplaqué. Tout juste une bonne planque où taper la sieste. Mais quelle sieste ! Et quelle gare...
Merveille de perfectionnement : voilà qu'on y vend même des billets. C'est la cohue.
Puis comme un aussi bel écueil ne peut être falsifié, une stridence retentit. Dans un panache de fumée, celle qu'on attendait plus, une lo-co-mo-ti-ve, apparaît bientôt.
Vu l'heure il n'y en aura pas d'autre. Ce sera celle-là, aujourd'hui, ou rien. Un arc-en-ciel viendra idéalement boucler ce jour en pointillés. On boira. Puis faudra ronfler. Tout ce décor à démonter, vous n'imaginez pas.
Puis un autre avion est passé, alors je suis rentré.
Recraché là, tout visqueux des sucs de l'aéroplane, poisseux de Skydrol et vapeurs de jet A1. Alors c'est doucement qu'il faut. Doucement doucement, rentrer. Pour doucement repartir.
Au terme je mettais Gemma, Eric, la grande île et tout le reste dans un carton. C'est fermé, scotché, échec et mat pour cette parenthèse d'une autre hémisphère.
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