la riche idée, c'est de ne plus revenir tout à fait intègre
perdre un petit peu chaque fois, de soi, du corps, de l'esprit
partir toujours et plus jamais complètement rentrer
éparpiller soigneusement les détails accumulés, images, odeurs, rien n'est inoubliable !
faire de la vie une impression à l'encre sympathique, où l'effaceur serait prégnant avant qu'on sache écrire
meilleur contributeur, le saligaud aura vu venir le protocole d'abandon
senti le courant sec de la fin
je l'ai bien vu sauter de ma poche, ordure! il courrait vite et à cette tentative, j'ai pas su bien faire. laissé apathique, affligé d'incompréhension pour ce divorce d'avec la mémoire numérique
l'animal se mourrait, faut dire. haut-parleur, micro, écran et divers capteurs en carafe, a-t-il deviné sa fin imminente ? parcourant les messages dans les flux, a-t-il capté qu'un nouveau m'attendait au retour pour le désosser, l'absorber ?
life is good no more.
life is good m'a encore quitté.
ce n'était pourtant qu'un tout petit départ.
sans nulle autre ambition que remplir un peu les yeux, le ventre... retour modeste
elle variait, je variais, chaque jour changions. la ville, plus jamais la même, tout à fait apprivoisée. la femme et l'homme, sages comme sur une étagère. rangés, briqués, chaque chose à sa place et alors, peut-être, les moutons seront bien gardés !
j'y reviens.
ici certain portent quelques bonnets. une petite morveuse me mate en fronçant les sourcils. un keum se cure ostensiblement le nez, l'air absent, ultime étape avant de jaillir ses gonades ?
ici certain portent quelques bonnets. une petite morveuse me mate en fronçant les sourcils. un keum se cure ostensiblement le nez, l'air absent, ultime étape avant de jaillir ses gonades ?
il faudra déranger tout ça. parcourir son corps.
jaillir aussi, éructer !
jaillir aussi, éructer !
baiser ses fesses, saisir son cul. reprendre la ville, tout trousser partout. avec empressement. ce soir déjà, demain, encore une fois, une autre !
mais l'intangible mémoire...
il est resté là un peu du rien qui forme les voyages. quelques images que l’œil voulait double, tant pis pour lui. formidables vitraux de cette chambre, bouquet de piment vif, pas plus ni moins perdus pour le meilleur, et pour le reste.
ni image, ni son, qui pourtant existent, et persistent dès qu'on s'en détourne.
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Tu es seul. Tu apprends à marcher comme un homme seul, à flâner, à traîner, à voir sans regarder, à regarder sans voir. Tu apprends la transparence, l'immobilité, l'inexistence. Tu apprends à être une ombre et à regarder les hommes comme s'ils étaient des pierres. Tu apprends à rester assis, à rester couché, à rester debout.
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Tu es seul. Tu apprends à marcher comme un homme seul, à flâner, à traîner, à voir sans regarder, à regarder sans voir. Tu apprends la transparence, l'immobilité, l'inexistence. Tu apprends à être une ombre et à regarder les hommes comme s'ils étaient des pierres. Tu apprends à rester assis, à rester couché, à rester debout.
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