Arrive le moment de reprendre toutes les notes, c'est à dire : rien
Ouvrir le carnet. Refermer le carnet. Rien !
Les quelques vestiges, anciens tickets, ne veulent plus trop dire,
rien raconter :
signifiant pas mieux que signifié, rendus au néant
Dakar
Arrivées, retours, j'en connais mille.
Dans ces rues bruissent bonheurs et catastrophes des voyageurs mal avisés. Celui-là pas mieux pas pire, mélangeait pénard excès de soleil et de bière. Je serais lui... Mais je ne suis pas. Ne devrais pas même l'exprimer, dans le sens commun.
Celui-là cependant. Fin saoul de soleil et du reste, se lève. Semblant qu'il fait de suivre une déesse. Ou non, un sentier ? De chercher, un taxi ? Le voilà quittant mon giron urbain.
Mais la ville. Traverser la ville, un soir de semaine, ah. Que voilà une idée bien finaude. Mec secoué dans taxi filant. Pas même le sous vaillant, à peine de quoi régler la course, qui enfin méritait ce nom de course : à l'arrachée. En retard de bout en bout.
Thierry
On a attrapé deux vélo de location et sommes partis en goguette sans idée bien conçue. D'abord en ville, puis un peu loin, vers la base militaire, on a suivi cette longue avenue. Il faisait chaud à souhait. Plus un poil de sec.
Nous sommes passés nous rafraichir chez l'ami Olivier qui émergeait à peine. Bière, whisky ?
Quelques bien tassés plus tard avons continué pleine balle dans l'incertain, sans carte ni compas, de route en chemin, de chemin en sentier, puis parfois dans le bel inconnu et l'azimut brutal. Plus un zigue alentour. Nous guettions le lion, le crocodile par nos pneus alléchés. Après de belles impasses, routes inondés, passages à guet : le chemin s'est fermé.
Une heure dans les acacias lardant nos chairs sans grande délicatesse. Un roman. Aux épaules, sur les bras, les mains - du sang un peu partout. Mais le pire est advenu un peu plus loin. Lorsque les vélos ont fait 'bast' et planté là, on a vite compris la bêtise. Quatre pneus plats plus loin nous poussions encore. Après avoir renoncé à toute réparation dans le premier village, c'est bien rompus qu'on s'est jeté dans une gargote. De là un retour bien plus piteux qu'épique nous a laissé : rompus. Brûlants. Bien secs.
Pas le moindre, pas le pire, petit souvenir à garder là, que deviens-tu, petit souvenir ?
Le chœur des chats
Sur l’île de Gorée nous régnons sans partage.
Le rôle du poisson et la place de l’humain sont cependant respectés. Nous ne négligeons jamais un massacre, ni aucune caresse. Pour autant notre société n’est pas exempte de dissension. Nous affubler de chœur est simpliste, pour le moins.
John K a encore balafré une petite du clan de la crique aux crevettes hier. On envisage chaque fois de l’excommunier, mais insularité oblige nos frontières font eau de toute part – ce serait sa fin !
Le mec sur la photo est bien passé par là, je confirme. Réglo, détendu, mais pas généreux à l’extrême. Les villageois du coin nous gâtent autrement mieux avec leurs seaux de déchet. Lui n’était là que pour se perdre, puis après quelques jours il a semblé comme touché par le sens. A disparu aussitôt. Bonne chance, miaow.
Bertrand
S'occuper. De soi. Des siens. De son image. De son chien ! Je ne suis pas tout à fait. Ni misanthrope, ni alcoolique. Il s'agit juste d'un rapport. Réajusté : au monde. Ce bonhomme et son voyage, ne sont qu’un bonhomme et un voyage. Je vais reprendre une caïpirinha, vous voulez quoi ?
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