rentrer pour échouer, sans autre raison.
juste le temps de poser un sac, repartir. l'ambition : c'était voler.
Paris en août, tu m'emmerdes, t'es pâle et grise,
sans relief, pas le moindre.
on te survit à petit coup de rien.
ce silence m'obsède. je tourne autour de la page blanche, irrésolu, inconsolable. il n'y a plus de mots, pas une image, faut se nourrir d'imaginaire.
Paris en août : je vous déteste tous ! méthodiquement, sans état d'âme.
alors j'ai préparé un mot méchant pour chacun,
emballé un petit paquet de haine pour tous,
parce que la misanthropie est un art majeur
il convient de ne négliger aucun détail.
alors que la ville tant aimée se refuse obstinément. ne laisse pas même sourdre un semblant de succès, une once de plaisir, un balbutiement de contrepartie à notre union
c'est sans remède. j'y vais à coup de roupillons dans les squares. éteindrai bientôt les réseaux, renoncerai à la frénésie des échanges, effacerai les contacts ?
voyager : c'est bien inutile !
on nous bourre le moi avec cet épouvantail. si encore c'était le mou hépatique, ce sacro-saint organe de la pureté humaine... mais vivre sans les mots, est-ce encore bien vivre ? ça manque salement d'existence, de pouvoir sur soi, de rétroaction.
tout compromis impossible, advient le départiteur.
petit supplément dément de mes fondamentaux, nouvelle assise encore bien fragile. à petites touches, le déséquilibre et la prégnance du silence confirment leur règne.
le silence c'est presque rien, mais ce rien comble en tout sens la jachère existentielle. en août, je me rien. les insectes prennent tout le reste. l'espace et le désir. la volonté. le néant, qui sait ? bientôt même Paris manque de relief, me manque, se manquerait à elle même si elle avait un miroir !
rater sa ville. puis continuer à se départir, sans cesse.
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