Porte coulissante...
Et tourniquet !
Avant d'entrer, enfiler nez rouge, gros godillots. Inspirer un bon coup. C'est l'apnée d'un jour, l'apnée des jours ouvrés...
1- take a big breath
J'ai mon petit secret. Me concentre sur une battement de cil, les 3 premières heures. C'est que j'ai de longs cils. Plonge alors toujours plus profond, profond et fort le gourdin sur la conscience, à deux mains et avec de grands moulinets remonte des trashs, des rêves, des morceaux d'inconscient jaillissent couverts de petits bouts de cervelle
les apnéistes ils disent de faire la carpe, d'avoir le contrôle de son corps. Puis restent au fond. Moi, je monte. Je retiens mon souffle, appuie sur le bouton d'ascenceur, pffff, dziiiiim, c'est là mon étage.
La porte s'ouvre sur une 14ème 'Kilimanjaro'. J'étais alors pas loin de penser définitivement, de pensées définitives, de convictions détergentes, d'amour universel. J'en ai ouvert une autre.
Mes voisins de bar aussi, universels, et amoureux, d'autant que la bière est chaude, bien chaude la température, et le soleil, aussi
Amour! Maladie universelle, elle t'attrape au contact de la bouteille -fraîche, si possible- sur le corps, frappe à la poitrine jusqu'à reddition ou rupture, touche les ivrognes aussi, surtout les ivrognes!, consommateurs au soleil, vacillants si pas assis, assaillis des pensées,
les binaires de la veille ou du lendemain,
en saturation de fraternité et amour,
je me mets à parler espagnol à la serveuse
lui arrache son petit panier de plastique, et fuis.
2- plongée introspective
Au deuxième stade de l'apnée : écoute. L'intérieur est tout remugles, bourdonnements, feulements des idées, battements du coeur. Passe alors un marmot noir comme la nuit
Tchling tchling tchling, partout me suitTchling tchling tchling, partout m'observe
Tchling tchling tchling, le petit garçon partout avec moi dans la ville sur les plages sur l'estuaire et même, alors que tous ont rejoint les faubourgs, traversé par le bac, Tchling tchling tchling, dans toutes les rues sombres de tout Dar Es Sallaam, ce couillon : me poursuit...
Porte fermée vérouillée, fenêtres closes et clim à fond, le tourisme des origines est bien mort! -dead roots-, mais ce petit sorcier envahit jusqu'aux rêves
comme je me défends, il emmène neveu et nièces dont la vaine quête me laisse exsangue au lever du jour. Il faut contre-attaquer.
Tchling tchling plouf, le tout était d'un geste leste, de le pousser, voilà!, dans une béance de la chaussée. Le trou fait bien 6, ou 7?, et dans un dernier froissement de monnaie, tchlinguelingueling disparaîtrait l'importun.
A moins que je ne vole
à moins que je ne fuie ?
Ce soir le navion, plein nord!, décidera
3- panique respiratoire
Au troisième stade de l'apneé : décompte. De dix à zéro, ou cent, ou mille, la sortie de l'état de grâce se fait dans la douleur, le plexus en redemande, les poumons sucent du carbone et on fait des yeux comme dans les meilleures séries Z.
L'autre option ? Revenir ahah, revenir, pourquoi pas, une fois la petite démonstration faite, regardez comment, contre les aléas tracas avis médicaux conscience raison écologie, je vole, je vole!,
et puis bon, après cinq minutes le nez au ciel les concitoyens lassés se détournent, quelque autre compulsif m'aura volé la vedette. Trique-trac.
La double dose de septembre était une île qui commence par la fin de l'alphabet. L'exploit, là-bas, c'était dormir, manger, traîner avec les hommes, loin de bêtes. No safari. L'exploit c'était flotter à la surface sans descendre dans le bleu. No diving.
C'était juste être, j'ai été, dans la chaleur, été, sous le soleil, été, "vous avez de la chance, c'est une saison sèche sans pluie". Alors j'ai laissé le petit sorcier vendeur d'allumettes et cigarettes courrir un peu sur le tarmac,
on a poussé les gaz...
C'était la Tanzanie entre deux portes d'avion, le Kenya entrevu d'un banc de l'Aéroport Jomo Kenyatta. Ils ont lancé un désinvolte kwaheri na tutaonana, j'ai repris mon souffle et voilà...
on a poussé les gaz...
C'était la Tanzanie entre deux portes d'avion, le Kenya entrevu d'un banc de l'Aéroport Jomo Kenyatta. Ils ont lancé un désinvolte kwaheri na tutaonana, j'ai repris mon souffle et voilà...
Le retour! Le vrai ?
Paris, les gens!
C'est l'automne aussi!
On dîne, on boit, on dort.
je ne comprends rien de ce que tu dis!
RépondreSupprimerParle-tu français?
Enfin un commentaire censé sur ce blog ! Merci Mavi.
RépondreSupprimerEn vrai je ne parle pas vraiment. Je me cantonne à exprimer, pas toujours avec sujet-verbe-complément, ce qui passe par là, en citant Paris un maximum de fois. Évite de chercher un sens, ça devrait mieux passer...