après cette retraite au Maghreb
qu'était comme un petit désert de voyage, vide de tout
on me trouve un creux, mais un grave, qu'il faut vite pincer percer purger
et laisser la plaie béante se re-remplir du monde ?
Pas si simple, j'y vais lentement, triture, chatouille, tournicote
simplement : j'étais entre les mots, j'y suis encore, dans le silence
et les remugles de vieux blog cloué au sol.
Là commence le deuil des avions vides et toujours
échafaudant milles échappées dans quelque cabine vach'te grande
au-delà de plein de frontières, je parcours le réseau encore,
& again...
Tous les visages entrevus dans les gares
Toutes les horloges
L'heure de Paris l'heure de Berlin l'heure de Saint-Pétersbourg
Toutes les horloges
L'heure de Paris l'heure de Berlin l'heure de Saint-Pétersbourg
et l'heure de toutes les gares...
juste bien frais, et bière au retour.Pour ce dur de dernière seconde sur le Ramadan express j'attaque une désintox - 3 jours sans ouiski -hum hum- sauf champagne du vol, 3 coupes à l'aller,
Et pour tout sédatif : thé, café, chicha
et le spectacle des hommes privés de comptoir - tous assis! -
et des femmes absentes.
Entends les sonnailles de ce troupeau galeux
Tomsk Tcheliabinsk
Kainsk Obi Taïchet
Verkné Oudinsk Kourgane Samara
Pensa-Touloune
Cure idéale de mes addictions,
pas une minette à suivre au hasard
ce ne sont qu'hommes partout partout partout
répartis entre deux commerces restés ouverts, d'abord le bar, puis le taxiphone, puis le bar...
Je ne parle pas de la mosquée, 5 euros à Paris, ici toute en millime dinar et compagnie
et cette lanière toujours bordel, fouillant mes chairs, jusqu'au sang
à Ghardimaou : hôtel Tiburnic
parfait !
grand et triste, près la gare
forte odeur d'urine de chat
hume, regarde,
les félins malingres, seuls habitants légitimes, défilent dans les couloirs
et cette chambre dénudée, tous cuivres en exergue
et l'odeur des salles d'eau, genre offshore sewage tank
Bientôt c'est le retour. On vole, par quel miracle on vole ?
L'homme volait bien avant ces artifices, en fait
je courais sur la margelle de la cour de récré, battant des bras
et très vite c'était l'espace, vertige, abandon du corps
au supplice de Peter Pan
après que j'ai mangé, tant et si bon, même le doc trouve à redire
ce soir là le navion approche de Charlie
le dossier de votre fauteuil doit maintenant être redressé
le stew a regagné sa place et votre tablette relevée
c'est le bout du voyage et je commence à écrire
et comme j'écris, le voyage touche un peu de sa fin
jouerions un peu avec ces boucles d'idées
ou bien non ?
En fait il n'y avait pas lourd à faire ailleurs
me voilà rendu
pour pas grand chose d'autre, ici.
Jusqu'au lendemain, je reste à ce bon port des avions.
Est-ce que je rêvais que je dormais ?
A un moment dans le songe en couleur
3 gonzesses apparaissent sur la jetée - brune, blonde, rousse
et à faible distance comme autant de chiens en rut, le plein de jeunes tunisiens
et puis moi, chien fou ou malade, jappant sautant
au spectacle des vagues
bientôt rêvant l'incursion d'une bière tiède.
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