lundi 2 août 2010

TO 3107 - 2 août : Plus, plu, plût, pluie, ploum, plic, ploc !

A ce retour les arbres ont même des feuilles jaunes
et au-dessus des cimes un gros nuage promet de rincer les scories de 10 années sans pourquoi
Pour l'instant, je suis un peu la coquille vide qu'on enlève, avion qu'on rate, CB qu'on perd, coupures qu'on disperse
tout bien guéri des olàlà, des glops, des miaows? - j'attends la pluie
après, ...on verra.

Avant d'être un univers de winglet en retard couvert de macarons, Transavia c'était un objet volant comme d'autres, avec une graaaande traînée verte. Du bleu, et du vert. Ça ne m'inspire rien. Rien et nulle part.
Le forum des crashs précise qu'il "faut faire attention à la mise en route des moteurs car parfois, des hôtesses un peu moches avec de gros mollets y font leur nid". Faites attention à la mise en route. Je ferai très attention à la mise en route.

L'hôtesse, moi, je la trouve sympate. Elle regarde. Elle regarde le jambon sur mon épaule. Je lui renvoie un œil, qui longe sa cuisse longe ce strip noir sur fond vert du pied au genou à la fesse inflexion voici ses hanches bonjour les hanches je travaille à l'exploit de passer sans vous voir

Regarder, voir, observer, sont des façons différentes d'utiliser l'organe de la vue, chacune ayant son intensité particulière, même dans les dégénérescences, par exemple regarder sans voir quand quelqu'un est abîmé dans ses pensées

Puis je l'entends. "J'aime bien le jambon!". Elle a dit ça ? Vite, courir vite!, et tout le barda et la porte automatique de sortie qui sonne et grince et me retient, ouf !!!!!!!! ...La lumière s'est éteinte, je reste enfermé dans ce navire aérien, avec cette belle lampe et ses mollets obscènes on convolera bientôt à coup de claque et de langue, drôle de sensation, petite douleur

Le malaise vient peut-être du fait que
le soleil se lève et se couche avec une inquiétante régularité
ici comme partout ailleurs,
ou des paroles tues, de l'érosion tangible ?

No fight left or so it seems
I am a man whose dreams have all deserted
I've changed my face, I've changed my name
But no one wants you when you lose

J'arrive au sol. Le sol. Encore trop tard. De l'énorme nuage émane l'impression qu'une décennie se serait glissée entre la fachada de Santa Maria, qu'est la-plus-belle-du-monde, et moi. Aranda, son fracaso, plus beau du monde, plus beau que le monde...

Puis voilà qu'il flotte de manière très réaliste :
et PLIC !!!
et PLOC !!!!
les gouttes arrivent avec la régularité que confère le hasard, et ce fait indéniable : il pleut, et ce sera la base de notre réalité

Il pleut, et tout le reste
bonjour, il pleut
ta mère est morte, il pleut
avant que tu n'aies pu lui dire d'une phrase simple, voilà : euh, ..., il pleut.
Je t'aime plus de ce côté de la frontière, plus en Espagne, il pleut, il plu
plus au Portugal, je t'aime plus et il pleut
et le malaise poindre et s'invite comme ça sur sa voie de réserve cernée de lignes jaunes doubles ou triples une voie ou la vitesse serait discontinue, forcément, variable, alternative, marchatras plein pot dans un slalom sans nom
et sans se retourner
Tell the boys back home
I'm doing just fine
I left my troubles and woe
So sing about me
For I can't come home
I've many more miles to go

Et c'était bien ? Oui ! C'était bien !
Comme un enterrement de 1ère classe
j'ai cru partir un an
été parmi les gens
et sur les routes.

1 commentaire:

  1. ouah le blog de ouf !!!
    Je rêve d'en avoir un comme ça !!
    A.Nonyme

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