lundi 8 mai 2017

AF0055 - 8 mai : toutes les figures du dressage

Voilà encore deux femmes. Elles jouent à débourrer la bête. Etre bête, c'est une vocation pourtant. Que pourraient-elles y faire ? 
D'ailleurs, qu'est-ce qu'on a là, vraiment ? Un voyage, un balbutiement ? Une femme, un truc ?
Il n'y a rien, rien que deux villes sans passé ni futur, une jolie balade en train, rien. Il faudrait rentrer avant même de partir, rester une bonne fois pour toute. Mais quoi ? Nous étions corps contre corps. Mains bouches sexes, comme deux villes perdues. La chambre, immense. Rien. Le train siffle une troisième fois, il est temps de constater qu'il n'y a ni tunnel ni rail, c'est juste une balade...


Qu'est qu'on a là, en fait ? Quelques canassons, cons comme de gros chats un peu agiles, tâchant de différentier hier de l'an dernier tellement ils lisent de blogs et se perdent et reperdent, secouent la tête comme un enfant pris de terreur nocturne. Oh ! Tout doux !
Il n'y a rien ! Que des hommes que des femmes. Tous bien perdus se perdent et reperdent encore, tâchent en vain, réitèrent et perdent encore. Rien ! Tout doux gros chat mal mal grandi !


Le cheval et moi avons une mémoire linéaire. Linéaires de texte et souvenir, allons bon trot. Perdons ce qui importe. Tout ce qui nous importe, et ne compte plus vraiment.
Allons grand galop au devant du futur, le seul machin un peu drôle de cette fantaisie américaine : le néant !

Néant pour tous et chacun. Fin de non recevoir universelle ! A quoi bon continuer ?
Au retour encore, canassons et érections me trottent en tête. Les uns hennissent encore au souvenir des autres, et moi, bin moi je reste sot au centre de ces galops endiablés, comme une bête caravane sous le flot des indiens : bien interdit...
Souvenir de souvenirs, quand bientôt l'une soumettra son ultimatum
l'autre, son chant du signe. 


Connasses en perdition, fin de transmission, demain on rase gratis, ces affaires de chevals sont une galéjade du début. Tout faux, tout wrong !
L'une me dira : c'est ça, ou rien. D'ailleurs, c'est ça, ou ça, la logique le veut, la logique l'impose !
L'autre me dira : tes yeux, ce regard, cet instant, cette magie, avant de commencer à porter les coups, stupides, mal avisés.


Ne reste que toi, petit soleil,
ma précieuse, très chère enfant, qui me glisse tendrement "connard" en fin de soirée, montrant ses deux majeurs. Connard, connard, connard ! si tendrement, si honnêtement prononcé, que je la voudrais aimer et prendre dans l'instant.
Instant de la voiture qui viendra, instant du bateau, toujours éternel !
Aimer n'est plus un secret, juste une valeur boursière qu'il faut acheter et acheter encore. Jusqu'à la ruine.

Reste que. Canasson, érection, déréliction.
Parce que là, si je compte bien, ce n'est plus une, ni deux, ni plus, ni mieux ? C'est le néant, qui toujours plus près nous cerne et de vide empli l'espace. Et de silence. Le silence...

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