Détresse à l'apogée
J'ai bien connu une détresse littéraire
elle était profonde, douce comme le quotidien, se réfugiait dans les poncifs, la routine...
Elle, moi, complaisamment et avec soin : laissions passer les jours. Le jour d'écrire est sans lendemain. Ce doit être l'urgence permanente, comme une mauvaise politique française, comme une soif de chien...
Do anything, but let it produce joy.
Do anything, but let it yield ecstasy.
Combien de roulé-boulés dans l'herbe et dans la neige ?
Et si un jour s'instruisaient nos procès, quels seraient les peines énoncées ?
Le procès n'est finalement qu'une forme normée de nostalgie. Je te rejoins sur le brossage d'écailles. La société humaine se retourne sur ses écarts. Le soleil envoie quelques rayons caresser l'orient regretté, qui n'est qu'un ponant en devenir.
Mais que diable est advenu de ces jours, où les idées du levant au ponant ?, où les mots ?, où l'droit de suite ?
J'ai très bien connu une détresse littéraire...
J'ai très bien connu une détresse littéraire...
A l'apoapse de cette trajectoire c'était le grand vide, encore, du bleu partout.
Vie en bain de saumure, pensées en berne, c'était salé, ça durait bien longtemps...
Les jours passaient comme les secondes sur une montre arrêtée. Obsédante répétition en suspend, donc, puis bientôt ce ne fut plus lundi. Alors que tous les jours en renvoient l'écho lardi, merlundi, jleundi, lundredi, samlundi, dimanchelundi. Ici le temps ne se compte plus. On parle en semaine, les heures n'existent même pas, on dit 'dimanche' : je ferai ça après dimanche ! ou le dimanche suivant !
De la procrastination à échelle industrielle.
Sédimentation intellectuelle à outrance.
Plus rien ne bouge, ce ne sont que des couches d'idées bien empilées, bien oubliées. Les intentions ? Oublie les intentions !
Confort du périgée
Puis le retour advint.
Le vrai, modèle final et définitif.
Faut alors tout recomposer. Changer la peau du dedans comme la peau du dehors. Plus rien n'est à sa place.
Out la flore intestinale, premier élément inadapté au pays, à la nouvelle vie.
Comme je ne sais plus boire, plus sortir, plus veiller, si mal vivre, il reste pas grand chose. Même désirer, diable comme c'est dur !
Cependant enfin posé, enfin,
défaite la valise, les pieds libres, chaussures au coin : pas d'échéance.
Comme il est difficile de repartir, alors. Les semaines simples et légères, comme dragées en enfilade. Exercice riche et solitaire. Chaque semaine s'ajoute, temps libre gagné, espérance acquise, kilogramme de plus. Gain brut !
Mais gain inéluctable, insécable, incessible. Rien ni personne. Plus d'échéance.
Chaque petite seconde se tient là, victoire acquise, instant passé, oblitéré de liberté.
Insatisfait cependant, je butte bientôt sur la problématique de distance idéale. Quelle distance ? Quel idéal ? C'est plus un ressentit qu'un malaise. M'appliquant alors à retarder les retrouvailles avec une maîtresse, je réalise tout ignorer de sa distance propre.
Quelle sont nos trajectoires dans la ville ?
Quelle pondération entre nos masses, où les foyers, quelle trajectoire ? Peut-être la collision est-elle imminente, ou l'éjection de vigueur ?
A la prochaine révolution sur notre orbite elle apparut avec un homme. Alors seulement je réalisais l'erreur de calcul du problème à deux corps, les trajectoires rien simples
la mienne rien droite
toutes si variées, si différentes !
Parabole d'éjection
Par la magie des cumuls incessibles, au fil des fêtes, ivresse après ivresse, advint l'incroyable : un mois avait passé dedans les frontières périphériques. Un mois sans retourner à l'avion, ni fuite ni échappée belle : juste là, comme ça.
Trouver de nouvelles absides devenait salement urgent. Rien ne se passait plus qui ne soit quotidien. Je voyais la ville, différente dans les détails, m'échapper en tout. Gardant sa petite musique bien à elle, mélodie reconnue, mais tempo insaisissable.
Il se faisait un mois et un jour, jour comme un autre, symbole de rien, quand je bouclais finalement une valoche. Trainais longuement en ville avec cette lourde garante du changement. Foulait bientôt les couloirs de Roissy. Ils ont là un écran formidable, grand mur de loupiotes où miroitent les ailleurs...
Rentrer enfin, repartir quand même.
Car tout naît et disparaît dans la distance. Le fantasme et la brume, le lien et son corollaire, le rapport, inférieur supérieur de groupe sous-groupe adhérence inclusion, ah mais attention, car les mots sont nombreux et précis, voilà une belle soupe ou se perdre pour commencer !
Que je glose ou me taise, les jours s'allongent, nous dessus, dessous, à côté, tous à se longer les uns les autres par deci par devers par là comme ci comme ça, je glose, tu t'allonges, tu dors, éh, tu dors ?
voilà ce qu'il en est. Elle dort... Me reste à filer, jeter encore quelques mots, égrener quelques derniers jours jours au rosaire et de s'exaucer ce qu'il faudra amen, en choisir quelques derniers, enfin, pour clore le désastreux chaos verbal.
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Here comes the dawn
I can’t believe we’ve been sitting here all night talking this long
About exactly when & where it started going so wrong
Dissecting every aspect as if it was fine all along
I told you that I’d never been all that strong
Here comes a storm
& with it come the things that we will have to face in this storm
& here comes a storm
Just as everything was falling into place here’s a storm
There must be a storm
Don’t we need it
Just to clear it
To blow the ashes away
Away, to a place where they can never be found or thought of again
I can’t believe we’ve been sitting here all night talking this long
About exactly when & where it started going so wrong
Dissecting every aspect as if it was fine all along
I told you that I’d never been all that strong
Here comes a storm
& with it come the things that we will have to face in this storm
& here comes a storm
Just as everything was falling into place here’s a storm
There must be a storm
Don’t we need it
Just to clear it
To blow the ashes away
Away, to a place where they can never be found or thought of again
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