lundi 28 novembre 2011

AF3017 - 27 novembre : fausse candeur ou vraie maladresse ?

It is autumn and the yellow leaves are whirling,
All human affection has died on earth.
The autumn wind sobs with bitter tears...*

Il faut dire que le douanier avait son drôle de sourire des mauvais jours - quelque papier mal trafiqué ou quoi, un mensonge de trop, je ne le saurai jamais. Lorsqu'il a commencé à serrer ma gorge l'anoxie s'est vite faite sentir
tremblement d'abord, puis convulsion,
révulsion de l'oeil ensuite, secousse.
Qu'on se sent mal, sans oxygène...
 

 Arrivé presque aussitôt à la porte du grand bordel, San Pedro s'est avancé et, sans un mot, m'a balancé sa sainte sandale sur la couture du testicule gauche. Pan !
Douleur sur la douleur. 
Putain de bordel de gloomy sunday. En vérité, j'ai pensé en remourrant, l'hospitalité n'a plus cours nulle part. Avant que je ne m'évanouisse il a ajouté : vous me ferez cent lignes de je t'aime je t'aime je t'aime... 



Rendu sur terre, perdue la magie, sac testiculaire bel et bien percé, cremaster froissé comme un ruban de vieille fille, j'avance en titubant vers la dernière ligne droite de 2011.
Décembre ! Vacherie de vacherie ! 
Les arbres sont morts. Reine est morte. Olivier est mort. Les lutins sont morts ! Sauve qui peut ! Bénis soient-ils ! Rien ne va plus !!!

Pour Nöel 2011, menu spécial. On ne bouffera que de la cendre, par grosses poignées, cendre grise, forcément, et insipide en diable. 
Il conviendrait d'inventer la cendre multicolore, tu sais, genre goût banane ou passion, no fat, zéro calories et qui piquerait en bouche comme un bonbon de foire. On en décorerait les champs de bataille, la vie des chiens serait toute neuve, à vous rendre jaloux. Et puis la fin des soucis ! La faillite des oeuvres sociales !
Mais la régie me sonne. Le chien est mort, disent-ils dans l'oreillette, et le bureau des brevets est fermé le dimanche.



Alors ?
Alors carne traînant dans les rues de la ville
je suis comme ce clochard là-bas
bras plongé jusqu'à l'épaule dans une benne de souvenirs
soudain en voilà un qui parle de gare de bus, Tokyo ? Capetown ? une gare centrale ? tous les temps se confondent sur cette impression forte : je suis là, un jour j'ai été là, je suis où j'ai été, quelque chose à propos de ce verbe, dans l'état de ce verbe qui tourne en rond, ne tourne pas rond.

demain vous serez toujours, et toujours et encore serez
et serrez bien fort comme ça, en tournant la poignée
pour que l'espresso de la vie passe lentement et tout le temps
bien noir riche et amer, les lutins seront, et la reine toujours

Et ainsi va des hommes. Et du monde. 
Le monde, petite commune de sept milliard d'habitants, où la vie se fait long street que l'on parcourt de bar en bar. On y trouve des boutiques ethniques aussi, des fish & ships et boîtes et clubs. Quand t'en arrives à bout, au bout, t'es heureux, t'es sourd, t'as parlé à tout le monde, bien que tu ne saches plus à qui...


Dans cette putain de ville des 7, je tombe encore sur le crevard de service, mon ami de la dernière heure. 
Il dit, ça, c'est qu'une voiture, j'en ai plein d'autres.
Il dit, là, je connais tout le monde, sert la main d'un dealer édenté, joue grêlée de vérole, je te présente le manager du lounge VIP!
Il dit. 
Il dit, toi et moi, on est pareils, on voyage partout.
Et crie pour tenter d'être écouté. 
Je le regarde un peu. Verrouille mentalement tous les loquets écoutilles, barrière après barrière. Ferme les accès de ma conscience. S'il te plaît. Dis-moi bonne nuit. Ferme ta gueule. Barre-toi ! ...J'aime bien mon nouvel ami.

Moi, lui, et tous les autres, rendus aveugles et bêtes lorsque la lumière du ciel soudainement scintille, variation ténue, léger voilage, continuons long street. La radio dit, zinquiétez pas, c'est une simple atomic experiment, continuez paisibles, citoyens.
Mon coeur a tout juste suspendu une de ses contractions cependant je sais que tout en signaux faibles, 2011, toujours 2011, ma meilleure ennemie, vient de jouer la supercherie finale...


Ce jour, un jour, les horloges s'arrêtent. Comme vache, tu regardes passer ta vie. Tout se joue là. Au détour d'un dimanche soir, bim, une aile d'insecte a frôlé ton oeil. Ouvre les bras!, laisse s'échapper les dernières scories de ton existence ! Et crie !
Crie tes convictions, jusqu'au dernier mot
et cet ultime, en sortant, laissera l'enveloppe sèche
quintessence de l'humain : l'exuvie...
De ce résidu translucide on fait un une poussière blanchâtre.
Le vaudou de château d'eau s'en sert pour une incantation très puissante. Faisons cela. En avant pour une tentative de magie situationnelle !



Avec Santa Clauss ridicule et complice on invitera les mêmes duddes, à la même fête, dans les même murs.
Ya pas de raison. Ça doit marcher.
Les même. Même alchimie. Même décors. Même heure. Un verre. Deux verres. Vous dansez, mademoiselle ?

il n'y a rien qui en vaille la peine trop longtemps;
les choses se terminent souvent comme elles ont commencé. 
Entre les deux, il n'y a pas grand chose...

___
* Gloomy Sunday ou szomorú vasárnap, est une chanson guillerette de  Rezső Seress qu'on fredonne en se regardant dans la glace, alors qu'une bitter voice in the mirror cries, "Hey, Prince, you need a shave." !

2 commentaires:

  1. 2h04. le dernier train a fini de vibrer
    j'attends la suite...

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  2. Les coups étaient trop forts pour résister à l'envie de se jeter dans le vide, chaque fois

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