mardi 17 janvier 2012

ES 9050 - 17 janvier : Basic Input Output System

Depuis le premier tour de roue, et par la suite, à tous les tours
on garde un point fixe, unique référence. Son point, ton point, mon poing, comme catharsis de la dent cassée; toujours cette petite violence du retour

Tu as fait très mauvaise impression et j'en étais fâchée.
Seras tu désintéressé et bienveillant en 2012 ?


Si tu savais... Deux mille douze. Ahaha ! On sera désintéressant et bienveillé, désintéressé, bienveillant!, bienreillé, désineillant ! C'est encore un peu Noël. Remontant mon pantalon et descendant de la table, il fallait voir les convives, la grand-mère, désintéressasse et bientôt enterrée, oeil torve bouche écumant de désir, non
non
et non
Toujours raillé, pour toutes les années à devenir reillé, l'obsession la méchanceté la malveillance sont des paramètres de bases. Des fondements du système. Des factory settings, du BiOS, c'est clair ?

Malveillant et sa vésicule biliaire arrivent donc en ville
Sarah a oublié de nous attendre, ni sur le quai, ni nulle part
alors après avoir contagieusement oublié le champagne
pensé au récit d'une nuit, Nathalie-entre-deux-hommes-raides
l'un là, l'autre là, c'était ici, on buvait des verres, ses yeux brillaient un peu
après avoir croisé un chef de chef, atteint 100 pieds sous terre
Zazie est là qui nous fait bon accueil, au nom de toute la ville
this is Victoria line to Brixton puis Brm brmmm brrrm

Zazie qui dit, qui vombrit, qui roule
Next station is Pimlico, doors will open on the rightern side

Il faut tout ça pour réaliser qu'on a changé d'année et de monde
alors le 1er échantillon d'autochtone apparaît dans sa différence
grandes et petites découvertes, annonces commerciales de sous la terre, ainsi mon voisin son oeil gonflé malade, son air je ne sais quoi, tous ces gens et leurs papiers ou téléphones ou rien, et moi, et le champagne
voici ma station...
 

et voilà la ville
on s'y baladerait comme dans la vie, nonchalamment
une vie qu'on se garderait d'avoir trop pleine
chemin qu'on suivrait en tenant le guide à l'envers
ils m'ont donné un plan justement, un de ces mauvais trucs avare de détail, allez ici, photographiez ça, manger ceci, merci au revoir, si tu savais... donc je m'égare, mais bien.

Au cours de ces disparitions qui ne sont plus des voyages
au cours de ces réveils qui ne sont plus des retours
s'insinue ce doute de la présence au monde

Jesuispourquelquesjoursencorej'espèreplutotquemois
àcotédumondeetj'attendsd'ysauterjeprendsmonélan
etbientotjedécolle



Deux pieds sur terre ne permettent que d'en douter, et en dessous, quoi?, pelouse, terre, gaz, magma, d'ailleurs ce vieux gars du train me l'aboie, c'est déjà le retour!, j'ai ma braguette contre son visage et au gré d'un virage je lui écrase généreusement le pied, il gémit et balbutie quelques molles injures, m'ordonne de m'accrocher, me quoi, m'a quoi, je ne vais pas m'envoler, il y a des avions pour ça, éh!, 
enfin, je le fixe,
j'ai trouvé, compris, c'est lui que je veux frapper, d'abord doucement, de petites baffes, puis de grands coups bien portés, frapper!, et redoubler de force à chaque plaie nouvelle
  
Le monde est lisse et n'a pas de sens,
désert d'amour et de conquête...


Faisant une pause entre deux baffes j'entends notre malicieuse voisine dire un peu pour elle : que vous me tombiez dessus, moi, j'aimerais bien.
Aaah, avec ta vieillesse, coquine, et ce qu'il me reste de force, on pourrait bricoler un empire, et quand on serait fatigué on monterait des pyramides, tout pareil que celles qu'on trouve là-bas, entre poussière et  militaires, et on boira du gingembre, et t'es belle. T'es belle.

A ce retour, ils ont décrété l'égalité du rêve pour tous
A ce retour, toutes les horloges à zéro
des promesses comme le bras
Le désir comme au premier jour
et cette soif inextinguible
Tu m'aimes, dis ?

Il n'y a aucune raison, juste le temps, la distance, les positions de chacun qu'on passe des ans à marquer à la craie rouge puis 2 minutes plus tard, paf, tout le monde a bougé, merci les gars
et faut tout recommencer.
___
Ce que je suis ? Lié de toutes parts à des lieux, des souffrances, des ancêtres, des amis, des amours, des événements, des langues, des souvenirs, à toutes sortes de choses qui, de toute évidence, ne sont pas moi. Tout ce qui m’attache au monde, tous les liens qui me constituent, toutes les forces qui me peuplent ne tissent pas une identité, comme on m’incite à la brandir, mais une existence, singulière, commune, vivante, et d’où émerge par endroits, par moments, cet être qui dit “je”.

2 commentaires:

  1. Bordel Ça commence foutrement à ressembler à qqc...et même, ça se pourrait qu'on touche de l'ongle l'animal.

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  2. Moi j'me marre, encore des voyages en famille, encore des vieilles en manque et des remarques de grand-mère, c'est trop bon frérot. Pas vrai qu'les vieux retours sont mieux, celui-là est au poil. Un bon lendemain d'année, perdu dans la ville et dans la tête, y'a qu'ça d'vrai. Perdu entre deux villes c'est peut-être encore mieux, et entre deux pays, alors-là, on atteint le... Qui vivra verra. J'ai testé et recommande, à titre d'exemple, la traversée Bangkok-Pakse. Errance lourde. Allez, en route !

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