vendredi 27 janvier 2012

AF 5553 - 26 janvier : il y a vraiment quelque chose

Oh whisky! soul o' plays and pranks!
Accept a bardie's gratefu' thanks!
When wanting thee, what tuneless cranks
      Are my poor verses!       
Thou comes - they rattle in their ranks,
      At ither's arses!       



A petits coups de 25ml - éthanol chou

Cameronbridge 30yo - Carsebridge 27yo - Glen Grant 39yo - Bunnahabhain 40yo

la bête sous l'ongle - maître éthylique
se tourne et, pattes en l'air, présente le ventre
initie de profonds ronronnements.

Ceux-là se sont trouvé une île abandonnée, non réclamée, y ont inventé la nuit et le froid permanents. Les jours sont courts. La pluie en bat certains, laissés pour morts. Oubliés de toute façon. Ici, on boit, sirote, et rote : incognito

Trestarig 5yo - Octomore 6yo - Islay 6yo - Organic 7yo

au 22ième litre, golden gallon!, nous voilà
ici mieux qu'ailleurs
tout si mieux !
l'espresso en double
les whiskys en quadruple
la monnaie en x1.1916, exactement!
et la bière, olala
...les bureaux en doublon

Lagavulin 16yo - Rarest of the Rare 35yo - Glenfarclas 10yo, 15yo, 21yo, 25yo*

bête repue n'a point de griffes.
Ballonné rêvant parturiente, lassé de tous ces hommes dans tous ces pubs,  demande soudain au taxi de tirer un peu plus loin, un peu plus vite, il suffit de sortir les flaps et incliner le volant comme ça, j'y dit, tu nous largueras au 2E, so far, so good


C'est 2012 : l'année des trous partout
d'ailleurs j'ai déchiré mon deux pièces
dans le vide rémanent on admirerait les étoiles qui sont des astres lointains comme tous les hommes

fatigués de mirer on jetterait quelques œufs, farine, levure, huile, 200°C pendant 20 minutes : c'est le baba blond de nos rêves, sa couronne chantilly, son rhum!, quoi rêver mieux

entre deux trous, entre deux airs du retour je pense : rien. Au trou. Au vide. A l'étoile perdue. Happé par ce vide sous les fesses sous les ailes, on tombe un peu au sol, sol de Paris, le sol est l'acteur, je, l'objet : forcément.
objet qu'on prend
qu'on mâchouille
qu'on suce
tourne autour de la langue

ces trous c'est la gourmandise qui nous submerge de salive. Ces trous qui m'inspirent et nous disparaissent...


si seulement je pourrais m'inventer, être au monde, mais déjà faut être à soi payer les impôts ranger sa chambre être l'individu que le matricule désigne carte d'identité, numéro de sécurité sociale, 1 75 1 231456 9794 j'en suis là il en manque un paquet !
longtemps j'ai cru que pi, peut-être, ou quelque nombre irrationnel comme la suite -ou fuite- infinie, mais en fait non, il n'y en a qu'un et c'est pas moi, ni toi, ni personne : nous ne sommes plus rien ! scalaire, vecteur, dernière inconnue d'un monde tout ambages et circonvolutoire.



Au retour les souterrains ne voulaient plus de moi, encore, recraché par les rails rendu en déshérence, ville belle, jour clément, gros retard et me voici sous les nuages, dans les tuileries.



* tous les whiskys mentionnés ont été bus. Cependant il en reste plein. Allez vous servir.
___
Face à des certitudes qui, plutôt qu'elles ne nous absorbent, contrôlent et déterminent notre existence, nous ne savons ni comment nous les avons atteintes ni comment nous pourrons nous en libérer. Nous savons cependant qu'il a dû y avoir un *avant* et qu'en conséquence il devrait y avoir un *après*; ce qui fait problème, c'est le courage nécessaire à la cohabitation, tandis que nous grandissons suffisamment, tandis que nous nous dépouillons de tout le nécessaire, tandis que nous continuons à accumuler un courage suffisant pour appliquer la rigueur de la logique culturelle -qui est la logique de l'humain- à ce qui, *sans nom et sans cohérence*, ne dépasserait jamais les limites de de ce statut.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire