jeudi 20 avril 2017

TER#86034, AF6221 - 20 avril : pieds foutus, crevée, mais contente

Tout n'est pas réconcilié. Ya qu'à voir, le temps. Rien que le temps, déjà. Et les hommes, les mots, le réel... Comme le temps enfui et les échéances absurdes, la douleur persiste, jusqu'à l'oubli. Là où je suis, on ne voit rien, on n'entend pas.
Ici les mots se condamnent d'eux-même. On en invente de nouveaux que personne ne voudra, qu'on écrit plus à personne : le tarpogramme passe et trépasse. La zoophonie persiste, oubliée à jamais. Laborieux renouveaux !


Le temps et le corps éperdus flottent alors en silence. On fait quoi ? De ces deux moignons faire une soupe. Laisser reposer le temps indispensable. De la macération surgissent toutes les saveurs, se concilie un instant le jus et la viande, les mots et le réel. 
On fait quoi ? De cette brune rétive faire l'analyse, et ne rien faire. Pas boire. Pas agir. Laisser venir en regardant le plafond.
Le plaisir monte.
Moignon et brune aiment ce calme de l'attente. Bientôt les uns guérirons et l'infirmière sera cuite à point, grillée aux entournures. A l’occurrence de ce retour le lien avec elle augmentait à chaque kilomètre. Bientôt virtuel, quasi tangible, avant longtemps tout de corps en chaleur et autres détails que la décence proscrit.


Mais boire vaut mieux. Boire vaut toujours mieux.
Boire et laisser aller. Bientôt repartir. Ce retour est un farce.
Chaque français est une farce, aussi, et ce pays émettait alors un doux fumet, un peu du marron honni des époques proscrites. Qu'y faire ? On a beau l'aimer, on a beau l'adopter, il rate chaque douche avec application. Le fameux no soap, no shampoo avant l'heure ? Alors on l'aime toujours mieux, comme ce petit oiseau à la patte brisée. Enfin calmé, plus tonitruant pour un sou. Te voilà beau, pays de France, prêt à élire un fasciste ? Te voilà beau. J'ai grande pitié et profonde tristesse pour l'enfant...
C'est ainsi. Voter, filer. Moi et l'enfant de ce monde, actons nos échecs. Agissons comme des coupables. Louons trop cher. Profitons à fond. Ne luttons plus.


Rentrer vite, rentrer mal, un lendemain se réveiller faire un sac, filer comme consommé d'urgence. Rentrer, mais si peu, le temps de l'acte, prendre et jeter, jouir et signer : à voté ! Il y avait bien une fête. Un doux chat. Une maison en jachère. Un faubourg toujours formidable.
Ni mûr ni mature ni fait ni à faire ni rien, tout ça : la vie reste inconciliable, et le verbe : furieux. 


A prendre ou à laisser. Les mots ne veulent rien. 
A peine signifient-ils quelque chose, de loin en loin.
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In the middle of my heart there was a small spot.
I don’t know what it’s supposed to mean.

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