vendredi 24 avril 2015

IB8754 & AF6219 - 24 avril : express transeuropéen

The prettiest girl
in all the world
Check list de retour
Enlevée la croûte de sel, qu'est ce qu'il reste ?
Voilà Paris où être, où ne suis plus trop ?, où sont tous. Où suis-je ?
Verres, croissants, nuits comme ça et agapes ce qu'il faut.
Et maintenant ?

Clearance de départ
Un appartement envahi, presque festif.
Elle avait une fleur dans ses cheveux, une bouche comme ça et un verre la main. On a vu telle ou telle autre pièce, da igual, puis au retour sa voiture en panne la nature en folie, toute cette tension. Une tension qui aurait facilement relancé le moteur et propulsé notre gai équipage jusqu'au bout, voire au-delà. Cependant on a plutôt laissé le dépanneur faire ses bricoles et achevé la nuit dans un délire de draps froissés.

C'était hier, quinze ans, pays aimé, instants chéris, j'arrive !
On s'est dessaisis dans la jolie lumière de printemps : c'était un 24 avril.
Aujourd'hui, retour dans le frais printanier : 24h ! 24h ! Vingt quatre heures au pays du toujours toujours, de la jeunesse, de l'anamour, du pueblo magnifico al cual mejor nunca volver. J'y suis sans en être, cependant que chaque fibre y participe encore, voudrait, se détend sous la chatouille de quelque regret rétrospectif.
On fera un monument, une carte, une épitaphe, un ex-voto à cet ancien amour, à cette évidente réalité devenue caduque. On fera tout. On fera rien. Pas l'temps.
C'en est là !
Voilà le reste !
Sans même finir sa bière, le ce qu'il en reste vous salue bien. Ça, et rien d'autre qu'un peu de cendre grise où disparaît ce reste : visage, fleur, pueblo.

Décollage
Vingt quatre heure.
C'était l'Espagne comme étrangère, quand hier encore je la serrais contre moi, lui promettant toujours, jamais, maintenant, avant de carapater comme on tombe dans une crevasse. L'avion seul a hésité, tracé quelques figures ésotériques au dessus du territoire. Un battement d'aile. Au revoir. A bientôt ?

Le cimetière des éléphants est là. Encore quelques siècles, le temps de perdre toute cette peau d'homme, achever la mue. Devenir un pachyderme comme les autres parmi les souvenirs enfouis.

C'est inéluctable : on devient tous.
Même dénués d'intentions, sans poursuivre la moindre idée, le temps y tient qui nous confère une structure, une matière. Alors on devient... quelque chose. Parfois même, quelqu'un. Les os la chair le sang se veulent vivants, alors on incarne. Même caché, bien caché, voilà l'être advenu. Il porte une chemise mais pas toujours. Il y en a même qui disent l'avoir vu danser...

___
Il faudrait un jour qu'elle sache dans quel sens s'écoule le temps, s'il est linéaire ou trace les cerceaux rapides d'un hula-hoop, s'il forme des boucles, s'enroule comme la nervure d'une coquille, s'il peut prendre la forme de ce tube qui replie la vague, aspire la mer et l'univers entier dans son revers sombre, oui il faudrait qu'elle comprenne de quoi est fait le temps qui passe.

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