mercredi 10 novembre 2010

AF 191 - 8 novembre : Sans nouvelle.

Tout commence par une soirée belle comme ça
avec de vrais morceaux de poète perse dedans
après il était 3h09 et le voyage commence :
J'ai acheté un ticket parti revenu 
sur la pointe des pieds t'as vu hein quel silence
pourtant là-bas c'est tout des cris bronk bronk 
les peaux rouges klaxonnent même s'ils vont tout droit,
surtout s'ils vont tout droit
A cette balade pleine d'allumettes, une roupie la boîte,
la semaine se construit autour d'un livre
dans ses pages sur une île je ne sais plus trop bien
peut-être le sevrage de caféine, l'abus que j'en fais maintenant,
le bureau encombré tous les repères soudainement changés

et ce livre comme un miroir posé là rappelle que pliés usés fatigués on a vu les routes toutes en pot holes nous baratter le cul les pluies vent poussière partout insectes et nourritures

c'était. 

Déporté sur la tranche du monde plat
là où toujours chercher son équilibre

aucun bassiste n'a été violé ou impliqué dans la réalisation du rêve car, ce coup-ci, c'est la faute aux brahmanes - ब्राह्मण - , végétariens, Siraju et les insectes
il y avait tout plenty de mosquitoes
et de bus d'est en ouest  

des bus...
et
plus d'air
plus de lumière
plus de bruit
plus de nuit
on fonçait en slalom enragé entre les aplatis de vieillards
-ya qu'les vaches qu'on évite à tout prix-
le bus fait une embardée
tient encore un instant sur 2 roues puis verse
dans un froissement d'acier
soleil par l'avant comme fatal baiser
il faut fermer les yeux, c'est le secret
jusqu'à ce que d'un coup sec du volant
le chauffeur nous remet droit, sifflant entre ses dents
sans perdre de vitesse.
 
Yes I have plenty of change
you homeless piece of shit.
Thank you for asking
Soudain, mayday mayday !
mon nouveau pote dicte à l'impératif
ordonne de faire photos porte le bouc
et ment et jauge en stars et fortune me plante
avec des loosers dans une rue sombre.
Waow, dans l'écheveau de mensonges
imbroglio de voitures motos et CV ripolinés
se perd la soirée le repas la liberté - MAYDAY !

Siraju, mon best pote, mon amour,
You'll have trouble finding me at the hotel at 10
and having me around the bled shacking the same dozen hands of lost buddies from around the dead zone.
1st time in the morning I ran away on whatever bus leaving, to Mysore.That choice to follow you & play by your weird rules was a real threat to that bit of freedom-crystal I grew circling randomly in your country.
Farewell, sans rancune.
Ça s'est vraiment passé comme ça
on a fait 200 roupies de plein puis je file me coucher
à l'aube Saint Sauveur pioche dans sa botte un bus pour le fuyard
comme habité du démon de la dernière urgence
les yeux encore collés, je plante Thalassery avec joie
sentiments mêlés de honte et d'excitation
le bus démarre, I love you putain. Adieu le bled.
Adieu best friend !
mon ami sodomite sur liste d'attente
mais très curieux hein
son sexe mesure 5 pouces et demi à l'apogée
it must be very stretch

 
...Après le purgatoire, la fuite, vint l'idéal : vachette clochette noiraude blanchette gambadantes dans les rues immeubles bas je m'en serais couché par terre sauté à pied joint dans les sacrées bouses. Fébrile, malade peut-être, une ivresse m'est venu dans l'odeur des crackers et alors plus rien ne compte

puis aussi il y avait plein de mots et d'idées pas toujours absurdes. Voire trop. C'est là que ce tromblon est bienvenu, modèle mistral qui te dégomme le merdier même à travers les nuages, badam!, et dans le noir. Il y avait même une pensée pour suzy qu'était là en déshérence portée
par quelque parasite d'une nuit sans songe
par des amortisseurs hors d'âge
par quelque strate oubliée d'un repli et des larmes

Donc le tromblon. On fait quoi ? De la dentelle de tout ça.
Un renvoi au plumitif !!!



Les avions volaient toujours c'est couillon
taxis ponctuels, acompte possible, change provided
et même le sac a tenu, jusqu'au sol de France,
alors je suis rentré.


Tiens,
des routes plates véhicules modernes façades fraîches société réglée on me donne deux fourchettes couteaux cuillers il faut bientôt oublier les doigts -wash hands- bruits -sound horn- parures des femmes caleçons montés à l'envers et partout, de sacrées vaches.
Reste un méli-mélo de sensations confuses un peu de fièvre des dizaines de boutons le bourdonnement du silence dans ces toilettes immaculés fourmis légères visage imberbe sac cassé

 
pour ce retour dans Paris dans l'hiver 
un tapis de fleuilles mouillées 
les prostituées grelotent les citoyens tous parés de petits manchons rouges au nez aux doigts m'accueillent,
affligés.

1 commentaire:

  1. ...
    Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier
    Ce que toi, ami des feuilles, tu n’a jamais connu,
    Le souci, la fièvre, le tourment d’être
    Parmi les humains qui s’écoutent gémir.
    Tandis que la paralysie n’agite que les derniers cheveux,
    Tandis que la jeunesse pâlit, spectrale, et meurt
    Tandis que la pensée ne rencontre que le chagrin
    Et les larmes du désespoir,
    Tandis que la Beauté perd son œil lustral,
    Et que l’amour nouveau languit en vain.
    ...

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