lundi 11 janvier 2010

AF 521 - samedi 9 janvier : le drap, l'hymen, et : rien

L'interzone, encore ?! Situons-y l'homme parfait et la femme, parfaite : dans un bateau. Une sorte de conque sacrée, genre truc dément en bois tout assemblé de tenons et mortaises, sisi, je l'ai vu, millénaire et intact, flottant dans une allée du musée
Det Perfekte menneske donc
au restaurant attablé, devant sa parfaite femme
va déballant quelque absurdité sortie de où quoi donc et son monologue se déroule
"Why is fortune so capricious? Why is joy so quickly done? Why did you leave me? Why are you gone? Why is fortune so capricious? Why is joy so quickly … Why did you leave me? Why are you gone? Why is fortune so capricious and why is joy so quickly done? Why did you leave me? Why are you gone?"

Puis gobant un yaourt sans faim il risque un dernier,
"Very, very delicious! Today, too, I experienced something I hope to understand in a few days." ... Et le voyage commence,

Comme une image solarisée. Les blancs virant noirs violents, des gris qui tournent auréolés, l'atmosphère pâteuse les rayons des phares comme de gros crayons gris posés devant chaque sémaphore : l'air est solide.

Puis d'un lit, à un monceau de cailloux, à une table, continue, l'existence en voyage. D'après les gens sérieux on va déguster là du supérieur, de l'ultra, de l'inconditionnel, historique, et la salle se lève comme un homme que la mort aurait oublié puis qui se souvenant trop tard, l'aurait mordu au derrière
et un cul dans ces endroits!!, de ceux qu'on essuie et ne lave jamais!, l'homme-salle se lève, et acclame. Mange son hummus bi-tahina. Lit son journal. C'est le bonheur
"Partout c'est la guerre", "mais le CO2 anthropique augmentera très prochainement", "oui, je t'aime !", et le calcul quantique... Qu'est-ce qu'une chambre ? Qu'est-ce qu'un repas ?

Le repas, communions autour. J'avale la bouteille d'un trait, vin chaud, capiteux, rectangle en bouche, et le cul de bouteille me descend douloureusement dans l'œsophage. Rote.
Une chambre, un havre, a shelter ? Une chambre c'est un standard objectivement qualifiable qu'on réserve avec une carte et des promotions non cumulables.
Avec les deux, on fait un ouikène matrimonial : tu viens chérie ? Moi j'vais partout, c'est Gaufrette qui l'a dit, et j'dis rien, et j'pense pas moins
Mais l'échange prend la tangente -on dit les choses- et c'est un mieux paraît-il : la discussion.

Bref voilà le décor : les gens marchant de biais un bras devant, l'autre derrière, leurs pubis rasés envoient mille reflets ténus dans les lumières du soir, le restaurant, le journal et la chambre d'hôtel
très vite un léger effort de graphie va transformer les deux jours de noce en voyage, pour toujours, et alors,

"rejeté en arrière avec une force inouïe, je suis renversé sur le sarcophage où je demeure comme frappé de catalepsie."

Du bout des doigts de mon compagnon de voyage, mon conjoint, cette femme, monument de sensibilité, de valeurs, de convictions, irradie un éclairage nouveau sur mes notions du traveling. Genre de lumière rasante grise et brouillone, ombres bavantes sombres portées

voilà

je réalise être resté bloqué derrière quelque vitre du T1, m'être nourri de pages froissées du RoutardFin du ouikène nuptial. Mon premier. C'est pas si sorcier : réunion de divergences, strabisme d'une paire, on glisse en discussions, et le fil, doucement, va explorer la zone d'inconfort, les quelques km entre un Sofitel et les bouibouis de la zone perdue : un mondeReste à rentrer, d'accord, rentrer même directement rue du Faubourg, me voilà un dimanche un peu tôt un peu froid, un dimanche sans clef, sans oreiller, un dimanche le Sully m'accueille, néon rose, dimanche, premier bruits avant que, ...la ville !


Today, too, I experienced something
I hope to understand in a few days.

Around my left hand was shining a ring of hazy white flames.
I considered carefully the left side of my own dark coat.

In the middle of my heart there was a small spot.

I don’t know what it’s supposed to mean.

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