vendredi 18 septembre 2009

AF 2889 - 17 septembre : violent day

Roumanie, 13h passées, l'AF 2889 opéré par TAROM commence son accélération, fjiououuu.
Luttant contre le sommeil, je regarde la piste défiler au hublot : piquet, vache, piquet, vache, piquet... Et bien que ce Boeing 737-300 doive manger 264 km/h avant de lever le nez l'impression de vitesse reste modeste. Puis soudain, comme souvent auparavant : je m'assoupis, légèrement, la carlingue vibre... Réveil en sursaut alors que l'avion vire sur l'aile, c'est follement inquiétant, mais en un instant d'absence déjà un millier de mètres sont passés dessous, on vole!

3h15 de trajet, en faisant bien attention à se laisser porter par le vacarme ambiant (qui m'a bizarrement toujours enfoncé plus avant dans le sommeil), et en ménageant dix minutes pour les pâtes au poivre, petits bouts de viande indéfinissable*, une boisson, hop : il doit être possible de dormir.
Avec le temps de roulage, connexion de passerelle incluse, presque 3h de bon sommeil inconfortable, à se bagarrer avec des vestiges d'une nuit sans fin... Battement des puissants marteaux de forge, musique house et éclairs du stroboscope, reflets bleus du gin tonic sous la lampe de Wood, virevoltantes figures autour d'une barre de danse, haleine doucereuse et cacahuète-entêtante de ma voisine de gauche.
Les fiers guerriers sont revenus en désordre de cette lutte contre la nuit, mes yeux s'ouvrent un peu dans le RER qui file vers Denfert, et la place des martyrs.
Brûlure de palinka, moquette épaisse de l'Intercontinental, rues sombres de Valcia, moustache affolante du chauffeur, souvenirs confus d'un pays désolé par l'hiver, réunions mystérieuse et culte de Mendeleiev, cartons partout sur la route, somnolence, café, café, encore café!!!, tout le long de ta vie tu te concentrais sur le décollage, et toujours ratais l'instant crucial
Enfin couché. Je cligne des yeux. Par le hublot étroit de mes paupières défile à rebours la soirée, resto, bar, pérégrinations urbaines, bagarre vélib contre 4x4, aliens déguisés en crevettes, étreinte fugace, défilement du tapis à bagages, sourire convenu, bruit des roues à l'atterrissage, ...
Illusions vagues déjà généreusement barbouillées de sommeil : à nouveau, j'ai quitté terre. Par magie pneumatique ton corps flotte au dessus du sol à mon côté droit. Agité de mauvais songes, et moi en réaction agité des même oscillations en phase opposée. Dans la nuit notre navire file bon train, le voyage fut si bref, je ne sais plus quel cap, quelle destination, du rêve, de la réalité

Was she never here
Was she ever
Was it air she breathed
At the wrong time
On the wrong day
All the lights are fading now
If Im dreaming all my life
If Im dreaming all my life


*: ça y ressemble, mais c'est pas ça, sur les magnifiques prises de vue de airlinemeals

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