mardi 13 mars 2012

AF 3096 - 13 mars : sans aucun sens, dans toutes les directions

A ce départ il m'attendait -qui?



lui, le même, mon contrôleur
...se faisait les ongles à la sortir du réseau express régional
Sur sa caboche : le même sourire. Et au-dessus : le même regard. On se retrouve comme deux cons; non, comme deux vieux amis ? Il dit : ého, voyageur, on savait tous les deux comment ça allait finir...

alors j'ai lâché 15500 CFA pour la leçon, pour la bonne bouche, et continué vers le 2E, celui qui est tout bois tout béton, et qui parfois se replie et digère les rêves d'évasion.
Mais parfois, cette fois-ci, te laisse filer. On m'y a dit, ok, puis assis, et fasten it, alors les 4 CFM je ne sais plus quoi ont recommencé cette partition pour atmosphère carbonisée et : nous voilà.


Alors que la terre fait quelque tours sur elle même
Alors que comme au ralenti ta tête tombe et rebondit sur l'oreiller
mais en fait c'est très évanescent comme cinématique
alors la capture, le trucage, le ralenti
et l'imagination : font la blague

jour, nuit, jour - trois fois comme ça
vol, atterrissage, perte, choc, rencontres, et : retour
De ce pays, de ces villes, comment dire ?
Tout a été écrit, forcément, indexé, documenté dans les règles, archivé, htmlisé... On trouvera ce qu'on cherche - livre, blog, image, commentaire, témoignage, peinture ?
certains diront, j'aime, j'ai aimé, je crois, d'autres que non, crois-moi, des touristes y renoncent, ne renonce pas, d'autres parcourent en sprint, reste au monde, reste moi
on y vit, on y tue, on y vole,
tout ça est accessible!, partagé!
il y a des gens, ...pourquoi les gens?



Il y a ces mille voyages, et aussi le web profond, un espoir de pensée destructurée, hein, pourquoi décrire l'ici plutôt que tous les ailleurs qu'il inspire ?
Il y a ce mec
qui m'invite à fumer un joint, assis sur un mauvais banc. Buvant un étrange vin en sachet, il rompt une herbe sèche et noire, pleine de graines. C'est pas encore dimanche et déjà mon looser de toujours, bientôt ami pour la vie,
bientôt courir,
bientôt s'enfuir derrière la ligne d'horizon,
quand toubabou pas gentil, lui toujours faire ça 



A ce retour le chauffeur du bus se marre
éh!, le blanc!, t'es pressé le blanc !
il ajoute : t'as la montre, mais jamais le temps !

Et fonce sur la piste, sur le bord, dans les trous de la chaussée, la savane brûle, la lumière tombe, nuit naissante, premiers moustiques qu'on écrase tout doucement en demandant pardon



A ce retour, un croissant, un pain au chocolat, je vais serrer l'oreiller et le souvenir encore prégnant du continent soleil, laisser s'égailler en rêve ce trop plein de sensations

A ce retour, je perds mon livre. Damnation !
Comment saurais-je qui a tué qui ?
 Pourquoi ? Où ? Quand ? Comment ?
C'est souvent comme ça que ça arrive. Encore assis dans l'avion, émergeant de quelques heures de sommeil inconfortable, un schtonk discret se fait entendre. Le cerveau peine à analyser. 
Voyons : chute d'objet ? Derrière moi ? Où personne n'est assis ?


Et ainsi, régulièrement, quelque objet s'en va vivre une autre vie que la mienne. A ce retour. Toutes ces pages. Livre encore frais. On commençait juste à en lécher les petits caractères. Sur la jetée de Ségou. Vue sur le Niger. Vent fort. Foule, pirogues chargées à bloc. Ribambelle d'ânes.
Fichu bouquin qu'il faudra continuer d'inventer seul.
Fichu brouillard.
Fichu retour !



A ce retour, c'est l'aube. RER bondé. Tous les besogneux du petit matin. Et le brouillard. Peinent et soufflent. Train magique. Paris, Paris. Et une heure recouchée. File ! Emmène-moi presser un oreiller, 2 oranges, digérer le touch down avant la remise des gaz...

___
Le coeur à soi quand on est un peu bu de fatigue vous tape le long des  tempes. Bim ! Bim ! qu'il fait contre l'espèce de velours tendu autour de  la tête et dans le fond des oreilles. C'est comme ça qu'on arrive à éclater un jour. Ainsi soit-il ! Un jour quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes vos idées alors s'éparpillent et vont s'amuser enfin avec les étoiles.

1 commentaire:

  1. petit livre, petit petit, où es-tu ?
    viens voir tonton Pierre Georges .... petit petit petit ....

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